Évitez ces 3 pièges de la « cloudification »

Évitez ces 3 pièges de la "cloudification"

Migrer vers le cloud une application existante est un processus bien différent de la souscription à un service nativement dans le cloud. Voici les erreurs fondamentales à ne pas commettre.

C’est un scénario qui a un parfum de déjà-vu. Une organisation décide de suivre la voie du PaaS (Platform-as-a-Service) ou du CaaS (Conteneur-as-a-Service) pour moderniser ses applications et les envoyer dans le cloud. Mais après quelques essais concluants, les progrès stagnent, l’adoption ralenti, l’entreprise est coincée dans son projet de migration applicative. Quelles sont ces barrières qui freinent la « cloudification » des applications ? Et surtout, comment les dépasser ?

Le piège de la dette : une architecture « on-premise » sur une plateforme cloud

L’objectif de la modernisation des applications dans le cloud est de répondre plus rapidement aux besoins métier et de favoriser l’innovation grâce à une plus grande agilité dans la consommation des ressources et à des cycles de développements plus rapides. Trop souvent, les entreprises se contentent d’un processus de « lift and shift » et ne font que déplacer l’application sur son nouvel hôte. Pourtant, sans un travail de ré-architecture, l’application ne pourra exploiter pleinement les capacités de la plateforme cloud.

C’est ce qui est arrivé à cette importante société d’investissement, qui avait décidé de déplacer son application de banque en ligne vers une des premières générations de solution de conteneurisation et avait ainsi accumulé au fil du temps une importante dette technique. Après un audit de la plateforme, des modifications prioritaires ont été identifiées dans l’architecture et les améliorations ont permis de réduire cette dette pour tirer partie de l’évolutivité des conteneurs, de l’automatisation des tests et de la livraison continue.

Le piège du ROI : un processus d’intégration non défini

Trop d’organisation ne prennent pas le temps de définir un processus reproductible pour l’intégration des applications dans le cloud. Un manque qui réduit considérablement le potentiel de retour sur investissement de leur plateforme cloud. Plus le processus sera précis et automatisé, plus l’intégration des apps sur la plateforme sera fluide et plus vous pourrez en tirer des bénéfices rapides. Voici les principes fondamentaux à appliquer dans votre processus d’intégration :

  1. Définissez une stratégie de modernisation incluant l’architecture cible et / ou la plateforme cloud envisagée.
  2. Identifiez les candidats « aptes au cloud » en respectant scrupuleusement les principes des 12 facteurs.
  3. Adoptez une approche « Cloud Native First » et modifiez toute caractéristique d’une application susceptible d’empêcher sa disponibilité dans le cloud.
  4. Appliquez les meilleures pratiques DevOps à votre cycle de développement et créez des pipelines de livraison continue (continuous delivery)
  5. Appliquez les méthodes de développement modernes Agile et TDD (Test-Driven Developement, ou développement piloté par les tests)

En Australie, un leader des télécommunications qui souhaitait migrer son portefeuille applicatif vers Pivotal Cloud Foundry et Amazon Web Services, a mis au point avec l’aide de Dell EMC Consulting un processus de révision de ses applications, qui lui a permis de transférer plus de 400 applications héritées dans le cloud en 5 mois, puis de trouver un rythme de croisière à 10 applications par semaine.

Le piège de l’adoption : un changement organisationnel sous-estimé

C’est sans aucun doute le plus grand défi : celui de la transformation organisationnel et culturel. Si l’implication des dirigeants sera essentielle pour évangéliser la nouvelle vision, fournir les moyens nécessaires, et reconnaître les succès tout au long du parcours, des changements devront nécessairement être opérés par la base. Si les développeurs et responsables des opérations ne perçoivent pas comment la transformation peut améliorer leur productivité et leur efficacité au quotidien, celle-ci se soldera inévitablement par un échec.

Pour accompagner les changements comportementaux et culturels, Dell EMC a conçu un modèle de diffusion permettant aux équipes de s’approprier le changement. L’idée est de construire et démontrer l’intérêt de la nouvelle solution tout en introduisant simultanément de nouvelles compétences, processus et outils au sein de l’entreprise. Cette méthodologie consiste à commencer petit, en formant une première équipe mixte composée de personnels de l’entreprises et de consultants. Cette équipe se charge de migrer vers le cloud une ou deux applications. Une fois l’opération achevée, les membres de l’équipe forment à leur tour d’autres équipes, qui vont travailler chacune sur une application, et ainsi de suite. Avec cette méthode incrémentale, les équipes mènent la transformation plutôt que de la subir et la diffusent dans toute l’organisation par petits groupes, sans créer de rupture. Grâce à cette approche éprouvée, un assureur a amélioré de 50 % la couverture de ses tests et de plus de 90 % le taux de réussite des sorties, tout en réduisant sa dette technique de 30 %.

La modernisation des applications dans le cloud peut considérablement accélérer l’innovation et renforcer l’agilité dans vos cycles de fourniture d’applications. Elle permettra ainsi à votre organisation de passer moins de temps sur ses développements pour se concentrer sur ce qui la différencie de la concurrence. Une telle modernisation n’est évidemment pas sans défis. Mais une fois ces pièges en tête, vous serez armés pour les contourner.

About the Author: Philippe Dosset

De Formation Ingénieur, Philippe Dosset a 25 ans d’expérience dans l’activité service et vente de solutions. Il rejoint Dell en 2001 pour développer l’activité Stockage chez Dell. Entre 2004 et 2010, Il dirige l’activité Solutions sur les grands comptes pour la France, créé l’activité service et développe la couverture régionale vente et service. L’activité Solution chez Dell est l’ensemble des Produits et Services comprenant le stockage, les Serveurs, le Networking et le Software permettant d’offrir une offre d’infrastructure globale aux clients Dell. Entre 2010 et 2014, il développe l’organisation stockage pour les plus grands comptes de Dell (Global 500) suite aux différentes acquisitions et est également chargé de l’activité Solutions G500 sur un périmètre Européen. Entre 2014 et 2017, il prend la responsabilité commerciale Europe du business avec les Systèmes Intégrateurs, redéfini le Go To Market et les partenariats avec ces grands acteurs du Service. Depuis 2017, il a en charge la vente des infrastructures pour la France au sein de la nouvelle entité DELL EMC. DELL EMC France est passé depuis le numéro #1 sur l’infrastructure (Stockage, Convergence, Serveur et Open Networking).